Face aux défis environnementaux et sociaux actuels, TKM amorce une transformation de son approche et ambitionne de soutenir, d’accompagner et de promouvoir des innovations utiles et responsables.
Julie Lambert, directrice d’expérience client chez TKM, nous partage dans cette interview les actions concrètes que l’entreprise met en œuvre pour promouvoir une économie durable, réduire son empreinte et accompagner ses clients vers des technologies responsables et durables.
Bonjour Julie ! pourriez-vous commencer par vous présenter et parler de votre rôle chez TKM ?
Bonjour ! Mon travail en tant que responsable d’expérience client est de couvrir plusieurs aspects liés à l’image et au positionnement de l’entreprise, que ce soit au niveau de la communication, du marketing, mais aussi et surtout pour ce qui touche au design et à l’ergonomie de nos outils logiciels.
Mon rôle est ainsi de m’assurer que l’expérience globale des personnes qui ont recours à TKM soit cohérente et fluide, de la première interaction, jusqu’à l’utilisation de nos logiciels et de nos services. Cela intègre également l’accueil et la formations des nouvelles salariées et nouveaux salariés qui nous rejoignent régulièrement.
Mon objectif est donc d’accompagner chaque personne tout au long de notre chemin commun et de garantir que toutes nos actions sont alignées avec nos valeurs, y compris notre engagement pour une innovation plus responsable et durable.
Vous êtes également « Championne pour la planète » chez TKM. Comment est-ce arrivé ?
[Rires] Pour l’anecdote, lors de mon entretien d’embauche, Christophe Lecante, le président de TKM, m’avait questionnée sur la partie « Projets d’art » de mon portfolio.
Il semblait sincèrement curieux de ces différents projets militants et artistiques, alors je me suis dit « Allez, je tente le tout pour le tout » et je lui ai présenté des projets associant écologies et féminismes, ou encore une affiche pour dans le cortège anticapitaliste de la Marche pour le climat de Grenoble. Cet engagement, qui peut être perçu comme un peu « radical » par certains, est devenu un gag récurrent entre nous.
Mais c’est aussi à cette occasion que nous avons pu partager notre volonté d’aborder les enjeux de la responsabilité des entreprises et en particulier des PME pour engager une bascule irréversible.
C’est de cette curiosité et cet intérêt commun qu’est née la démarche responsable de TKM ?
La mise en mouvement de TKM avait déjà été initiée par Christophe. Je pense par un sentiment d’être coincé entre les sentiments d’urgence d’une part et d’impuissance d’autre part. Ce mouvement initié, j’ai évidemment été très prompte à le rejoindre. En mars 2023, nous avons saisi l’opportunité que nous offrait le lancement dans les Alpes de la Convention des Entreprises pour le Climat.
Avancer collectivement, avec des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs sur des chemins aussi complexes c’était une vraie opportunité que nous avons voulu saisir et la décision s’est d’ailleurs prise en quelques minutes.
La participation des entreprises à la CEC repose sur un binôme constitué de la dirigeante ou du dirigeant et de la personne en charge des sujets RSE, appelée « Planet Champion ». Chez TKM, nous préférons celui de « championne pour la planète »… et c’est moi !
Cela a marqué nos premières initiatives formelles en la matière. Ça nous a donné de l’élan. Cet engagement est motivé par une volonté de transformation englobante : il touche non seulement aux questions environnementales, mais aussi aux enjeux sociaux et même à la manière dont nous envisageons la gestion des ressources par nos équipes et de nos partenaires.
Nous avons conscience que les défis climatiques et sociaux auxquels nous faisons face sont complexes et nécessitent une approche holistique. C’est pourquoi nous avons structuré notre engagement autour de trois axes principaux :
- réduire nos impacts à leurs seuils incompressibles, c’est-à-dire dégrader le moins possible notre environnement et le vivant,
- impacter positivement, c’est-à-dire agrader et soigner notre environnement par des actions de remédiation au niveau du territoire,
- et rendre ces enjeux accessibles dans les prises décisions stratégiques et les choix technologiques de nos clients et développer pour cela des outils ad hoc.
Il me semble important de souligner que notre démarche, qui considère des problématiques planétaires, prend racine en réalité dans une posture très liée au territoire car les solutions que nous imaginons ne nous semblent pas pouvoir être départies de leur environnement et de leur ancrage territorial. On parle ici du respect des écosystèmes mais également de la souveraineté de notre espèce.
→ Lire aussi – La veille start-up : un atout indispensable pour cartographier vos écosystèmes d’innovation et saisir des opportunités
Qu’est-ce que vous entendez par « rendre ces enjeux accessibles dans les prises de décisions » ?
Nous ne sommes ni des influenceurs ni un cabinet de conseil ! Nous avons pourtant conscience de notre capacité d’impact puisque nous fournissons des outils logiciels d’analyse qui sont utilisés pour de l’aide à la prise de décisions stratégiques.
Nous pensons que notre rôle sera de plus en plus de proposer des outils qui facilitent les choix technologiques tout en intégrant dans ce processus de décision les enjeux environnementaux, de résilience et de respect de toutes les composantes de nos écosystèmes vivants.
Nous ambitionnons pour cela de développer des solutions qui permettront entre autres à nos clients d’évaluer l’impact écologique de leurs innovations et choix techniques (comme, par exemple, le choix d’un matériau).
Nous souhaitons ainsi être en mesure de leur ouvrir de nouvelles perspectives et de participer à une sensibilisation de toutes et tous ceux impliquées dans les process de R&D et d’innovation.
Cela peut prendre la forme d’un outil qui permettrait de visualiser en amont les impacts d’une innovation ou des ressources nécessaires à sa mise en œuvre.
Notre ambition consiste à chercher à élargir l’horizon des possibles et permettre ou encourager des choix plus responsables.
Pouvez-vous détailler les autres aspects de vos engagements ?
Bien sûr ! L’axe d’action qui a été le plus facile à initier a été en interne et consiste à réduire au maximum l’impact environnemental de nos propres opérations.
Tout d’abord, nous avons réalisé notre premier bilan carbone (scope 1,2 et 3). Il va nous servir de référence pour mesurer nos progrès dans les années à venir et il sera régulièrement mis à jour.
Sur le choix des matériels informatiques nous avons opté pour un partenariat avec Commown, une coopérative qui propose du matériel informatique éco-conçu, en location dans le cadre d’une économie circulaire.
Soyons clair : ce choix nous coûte sensiblement plus cher que d’acheter du neuf. Mais cela nous permet de nous inscrire dans une démarche cohérente avec nos ambitions et nos valeurs, car cette approche est plus sobre ; elle permet de réduire notre dépendance à un modèle extractiviste tout en valorisant des nouveaux récits, collaboratifs et transparents, notamment en interne.
En parallèle, nous avons mis en place une série de formations internes pour l’ensemble des personnes qui travaillent ou qui arrivent chez TKM. Chaque nouvelle recrue participe à une demi-journée dédiée aux connaissances que nous avons tirées de la Convention des Entreprises pour le Climat. Et par ailleurs, au fur et à mesure nous permettons aux équipes de TKM de prendre part aux journées d’embarquement proposées deux fois par an par la CEC Alpes et Bassin Lyonnais.
Nous avons aussi intégré la Fresque du Climat dans notre processus de formation et d’accueil. Cela permet de mieux à chacune et chacun d’appréhender les interactions entre les activités humaines et les changements climatiques et d’envisager des solutions dans son quotidien, autant professionnel que personnel.
De façon régulière, nous essayons de partager sur ce genre de sujets, qui peuvent contribuer à des prises de consciences. Dans l’une de nos récentes newsletters internes par exemple, nous avons présenté (ou rappelé) la théorie du Donut de Kate Raworth, une modélisation sous forme d’un beignet qui met en tension les besoins essentiels humains et un plafond écologique qui correspond aux limites planétaires.
Enfin, sur des aspects plus pratiques, nous essayons de réguler et de gérer la température de nos locaux de manière responsable. Cela passe de la limitation de chauffage en hiver et de la clim en été, à l’achat de de stores thermorégulant ou de polaires faites en tissus recyclé pour nos équipes etc.

Quelles mesures vous mettez en place en termes d’impact positif ? Nous sommes conscients des limites liées à notre activité. Un autre de nos objectifs est d’aller plus loin que la simple réduction des impacts environnementaux. Nous réfléchissons à des moyens d’avoir un impact positif sur le vivant de manière générale, c’est-à-dire le vivant humain et non humain.
Par exemple, nous accompagnons le club de foot du Pays Voironnais car il porte un projet ambitieux à destination des enfants et des jeunes du territoire qui a vu naître TKM il y a 20 ans.
Autre initiative, nous avons participé au financement de la reprise en bio des Vergers d’Hysope à Veyrins Thuellin par une jeune entrepreneure. Il s’agit d’une initiative locale pour une agriculture biologique qui fonctionne en ventes directes et locales, en AMAP et qui intègre un respect de la biodiversité locale dans les plantations, la gestion des espaces et l’ensemble du verger.
Nous soutenons aussi des associations comme Sylv’ACCTES qui a pour ligne directrice la préservation du patrimoine forestier des territoires.
Pour autant nous ne souhaitons pas restreindre ces actions à un apport financier. Nous aimerions pouvoir nous ancrer dans d’autres manière d’aider et de soutenir, dans un cadre plus pérenne, plus engageant pour l’équipe de TKM notamment dans notre manière d’être au monde.
Ce travail est toujours en cours et nous cherchons en permanence à préciser comment générer des impacts qui dépassent la simple compensation financière. Finalement, il me semble essentiel d’avoir des réflexions autour de nos imaginaires collectifs : nous aimerions imaginer des solutions qui n’existent pas encore, à des problèmes qui sont souvent perçus comme insolubles.
Ça correspond d’ailleurs assez bien à l’ADN et à l’histoire de TKM qui, il y a 20 ans, a inventé un métier qui n’existait pas… !
Est-ce que cela change quelque chose pour vos clients ?
C’est encore un peu tôt pour parler d’impact sur nos clients, car la prise de conscience écologique dans le monde industriel progresse en lien avec les secteurs d’activité. Certaines entreprises sont déjà sensibilisées à ces enjeux et voient dans notre démarche une réelle opportunité d’intégrer ces problématiques dans leur stratégie de R&D. D’autres, en revanche, sont encore focalisées sur des problématiques de survie économique à court terme et de fait éloignées de ces sujets.
Mais un jour ou l’autre ces sujets vont se rejoindre, car l’innovation technologique devra permettre aux entreprises et avant longtemps d’accroitre leur résilience économique et géostratégique.
Nous sommes cependant très attentifs à la manière dont nous communiquons sur notre engagement. Nous préférons agir concrètement, mettre en place des initiatives tangibles avant de communiquer. Nous pensons qu’il est essentiel d’avancer pas à pas, avec rigueur et honnêteté, plutôt que de nous précipiter en promettant plus que ce que nous pouvons accomplir.
Quels sont les défis majeurs que vous rencontrez dans la mise en œuvre de cet engagement durable ?
Le principal défi, c’est d’avancer sur une ligne de crête : entre nos prises de consciences, nos désirs de mouvements d’une part et le lien avec les besoins exprimés par nos clients d’autre part. C’est malheureusement souvent contradictoire.
Conjuguer cette ambition et la réalité économique est un défi quotidien pour une entreprise innovante comme TKM. Par où commencer ? Comment avancer à partir de convictions et d’intuitions sans s’enfermer dans des certitudes trompeuses ? Comment piloter cette innovation de façon agile et réactive ?
Ce sont des questions qui peuvent paraître philosophiques mais qui sont aussi très concrètes. Nous sommes convaincus que ces investissements et ces efforts porteront leurs fruits et nous procèderons comme TKM a toujours su faire : en codéveloppant ses nouvelles solutions avec ses clients.
Environ 80% des innovations apportées chaque année aux outils ou aux services de TKM sont le fruit de cette démarche partenariale avec nos clients de toutes tailles et tous secteurs. Pour les sujets d’innovation responsable peut-être plus encore que pour d’autres sujets, la cocréation et l’intelligence collective nous semblent être les pierres angulaires de solutions utiles et viables. Ces solutions qui combineront l’expertise de nos clients dans leurs domaines et l’expertise de TKM en exploitation de la littérature scientifique.
Il y a enfin les défis humains et organisationnels. Intégrer une culture d’entreprise centrée sur des sujets comme le respect des vivants, sur des mécaniques collectives de subsistance, ne plus appréhender la croissance comme étant infinie lorsqu’on se sait évoluer sur une planète aux ressources finies…
Tout cela nécessite une mobilisation et une adhésion forte de la part de toutes et tous au sein de l’équipe. Nous avons initié plusieurs ateliers collaboratifs pour discuter de ces sujets avec nos collaborateurs et collaboratrices et recueillir leurs idées et suggestions sur ce que nous pourrions améliorer.
Ce processus de co-construction nous le pensons essentiel pour garantir l’implication de chacun chacune, mais aussi pour faire émerger des idées et des actions justes et variées.
L’engagement de TKM est à la fois ambitieux et réaliste. À travers des actions concrètes, l’entreprise s’efforce de réduire son empreinte écologique tout en inspirant ses clients à faire de même. Vous souhaitez en savoir plus sur l’engagement durable de TKM ? Contactez-nous !