Dans une société d’information surabondante et instantanée, les entreprises qui parviennent à maîtriser la connaissance de leur environnement bénéficient d’un avantage concurrentiel certain. Bien souvent, à l’origine de ce décryptage se trouve un signal faible.

Dans ce contexte, une veille proactive doit idéalement permettre de percevoir ce que les autres ne voient pas encore.

Mais comment réussir à distinguer dans la masse d’informations toujours plus importante le signal faible annonciateur d’un changement conséquent ? En adoptant la bonne méthodologie et en s’équipant des bons outils. Explications.

Signaux faibles : définition

Un signal faible, c’est une information de faible intensité, ou une déduction à partir d’un fait isolé ou d’une information partielle, qui une fois augmentée, peut alimenter une réflexion stratégique prospective visant à anticiper une crise ou ses impacts sur l’entreprise.

Un signal faible permet d’anticiper un événement (ou une série d’évènements) bien avant que son occurrence ne devienne clairement une évidence pour tous les observateurs.

Un signal faible peut passer dans les mailles d’un système de veille interne sans que sa valeur stratégique ne soit décelée. Il arrive parfois au cours d’un RETEX qu’on se rende compte a posteriori que nous avions eu entre les mains tous les signes annonciateurs (et de faible intensité) laissant présager du lancement par un concurrent d’un produit très innovant ou très impactant.

Le signal faible est en effet potentiellement porteur d’une information clé dont le caractère hautement stratégique peut ne pas apparaître évident à ce stade pour une majorité de collaborateurs qui auront cette information entre les mains.

Ainsi, un signal faible se réfère à :

  • Une information qui ne présentera pas de caractère stratégique utile pour 99% de la population
  • Mais qui aura un impact sur un business / une filière / un domaine technologique

Bon à savoir : La paternité de la notion de signal faible peut être attribuée à Igor Ansoff dans les années 70 et repris puis amplifié en France par le professeur Humbert Lesca, Professeur Émérite à l’université de Grenoble, dans le cadre de ses travaux sur la Veille anticipative stratégique (VAS).

Signaux faibles : deux exemples

En 2014, le monde entier découvrait les Apple watch !

Quelle surprise ? Sans doute pas pour un observateur averti, qui avait eu le loisir dès le début des années 2000 d’observer l’intérêt croissant du géant américain pour les « wearables technologies », illustré par quelques acquisitions puis par le dépôt de plusieurs brevets spécifiques à des « wearable electronic devices » dès 2011.

Comme l’illustre cet exemple, c’est la rencontre de plusieurs informations distinctes et parcellaires qui peut faire naître une intuition, un début de réflexion pour l’analyste. A ce stade, on peut encore évidemment se tromper et voir du sens là où il n’y en a peut-être pas.

Autre exemple : l’émergence de la réalité virtuelle.

Dans une analyse menée en 2015, TKM remontait le fil de l’émergence de la réalité virtuelle et de ses applications industrielles, en analysant les publications scientifiques menées par des centaines de chercheurs dans le monde au cours des 20 années précédentes.

Les différentes « briques » qui participent de la réalité virtuelle font l’objet, au début de la période, de travaux de recherche totalement indépendants. Puis de plus en plus de projets ont commencé à s’intéresser aux connexions entre ces domaines (Capture vidéo, géolocalisation, Puissance de calcul, Maquettes numériques…). Ces connexions se sont intensifiées pour donner lieu dès l’an 2000 à l’émergence de la réalité virtuelle comme domaine à part entière, dont tout le monde connait l’essor ensuite.

Un observateur attentif à l’évolution des contenus de ces publications scientifiques pouvait ainsi raisonnablement disposer d’un temps d’avance et d’anticipation appréciable par rapport à ses concurrents.

Ces exemples illustrent un point important : la détection d’un signal faible en soit ne suffit pas. Elle doit être investiguée, validée et vérifiée. Il faut pouvoir trouver d’autres signaux qui permettront de transformer le cas échéant ce signal faible en signal clair.

Pourquoi il est essentiel de se préoccuper des signaux faibles ?

Un break-through technologique peut aussi constituer un signal faible qui va nourrir utilement une stratégie d’innovation volontariste. Par exemple, le fait qu’il soit désormais possible de greffer des micro-LED sur du textile de manière industrielle peut donner l’intuition à un chargé de R&D dans l’aménagement automobile qu’il y a quelque chose d’innovant à inventer.

Aussi, un même signal faible peut être le révélateur de :

  • Une opportunité : en vous saisissant rapidement du signal faible, vous pouvez être parmi les premiers à vous emparer de la nouvelle application qui en découle.
  • Une menace : ce même signal faible peut être annonciateur de l’arrivée de nouveaux entrants sur un marché donné.

Quoi qu’il en soit, pour éviter de se faire « ubériser » par des concurrents plus innovants, il est essentiel de se donner les moyens d’identifier à temps les signaux faibles, pour décider ensuite de ce que l’on souhaite en faire.

 

Comment ne pas passer à côté d’un signal faible lors du travail de veille ?

Par définition, un signal faible peut venir d’horizons extrêmement variés. Il peut remonter à l’occasion d’une veille très pointue sur un sujet bien précis, émaner des résultats d’un groupe de travail sur l’évolution d’une norme, ressortir d’un brevet concurrent ou encore provenir d’un univers technique, industriel ou économique très éloigné du sien. Un signal faible peut ainsi être détecté aussi bien dans son champ quotidien que provenir d’un univers complètement décorrélé. Et c’est là toute la complexité de l’exercice !

Il convient donc de ne pas limiter sa veille à son cœur de métier, mais bien de garder un œil sur : la veille concurrentielle indirecte, les Mega trends, la veille start-up, la veille réglementaire, la veille financière, etc…

Dans le domaine de l’innovation, les bases brevets et les publications scientifiques, – évidemment-, mais aussi les projets collaboratifs, les thèses, les articles web… sont des sources incontournables d’une veille technologique et scientifique digne de ce nom.

Or, dans le contexte d’infobésité actuelle, la recherche d’un signal faible peut vite s’apparenter à la recherche d’une aiguille dans une énorme botte de foin !

Pour ne pas perdre votre cellule veille dans les méandres d’informations sans intérêt, il importe de l’équiper des outils de veille adéquats.

IPMetrix : le logiciel de veille multi-sources qui change la donne

L’intuition humaine est clé dans le processus d’identification d’un signal faible. Une IA générique ne suffira pas à donner du sens à des informations isolées, comme peut le faire un humain. En revanche, l’IA peut grandement aider à synthétiser et à construire rapidement un début d’intelligence sur un domaine donné et ainsi permettre de surveiller des champs éloignés.

C’est dans cet état d’esprit qu’a été conçu le logiciel de veille IPMetrix. Grâce à ses mécanismes de recherche et de synthèse des informations, cet outil permet aux analystes de réduire le temps passé à analyser la masse d’informations existantes, tout en permettant le phénomène de dé-fixation. Autrement dit, grâce à IPMetrix, les entreprises peuvent sortir de leurs schémas de pensée dominants, pour s’intéresser à des domaines jusque-là éloignés, mais potentiellement porteurs de signaux faibles et sources d’opportunités intéressantes !

Avec IPMetrix, il devient possible de surveiller tous les domaines possibles, sans y consacrer tout son temps. Vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement de notre outil ?

DEMANDER UNE DEMO

Christophe Lecante

Author Christophe Lecante

More posts by Christophe Lecante
Français