Étape préliminaire indispensable à tout projet de R&D, la réalisation d’un état de l’art répond à une méthodologie précise. Comment faire un état de l’art ? Et quels outils utiliser pour s’assurer de l’exhaustivité de son analyse ? On fait le point !

État de l’art : définition

L’état de l’art vise à rendre compte de l’état des connaissances scientifiques et techniques sur un sujet donné, à un instant T. C’est un travail primordial à réaliser avant tout projet de R&D. L’objectif d’un état de l’art consiste à dresser un panorama des savoirs actuels, afin de mettre en lumière les limites de ces connaissances et de confirmer le cas échéant l’intérêt d’investiguer davantage le sujet. Autrement dit, le but d’un état de l’art est de rassembler et exploiter toutes les connaissances antérieures sur un thème de recherche, et éviter de réinventer des procédés déjà éprouvés.

Dans quels cas est-il opportun de réaliser un état de l’art ?

En dehors de certains cas de figure très particuliers et pour lesquels l’exercice est obligatoire (réalisation d’un dossier de Crédit Impôt Recherche (CIR), démarrage d’un travail de thèse doctorale ou encore d’un dépôt de brevet), connaître l’état de l’art peut servir de multiples objectifs pour un directeur R&D :

  • Avoir une vision claire et synthétique d’un environnement technologique pour prendre les bonnes décisions stratégiques.
  • Se documenter en vue d’effectuer un croisement de technologies et identifier d’éventuels nouveaux partenaires.
  • Démontrer l’intérêt d’un nouveau projet R&D, en mettant en lumière les verrous techniques que les travaux précédents n’ont pas pu résoudre.
  • Comprendre un domaine dans le cadre d’un projet de diversification technologique, et disposer ainsi d’un panorama du nouveau secteur, des acteurs et de ses tendances.
  • Investiguer un signal faible. Vous avez par exemple entendu parler d’une nouvelle technologie et cherchez à comprendre les enjeux afférents, pour affiner votre connaissance de cet univers et décider, en parfaite maîtrise du sujet, s’il est nécessaire de vous en emparer, ou non.
  • Promouvoir et relancer des projets de recherche en cours, grâce à l’identification de solutions ou ressources qui peuvent participer au contournement d’un verrou.
  • Identifier une nouvelle technologie à développer en dehors de son cœur de métier. Cette dernière pourra être développée en interne, ou en partenariat avec d’autres acteurs. La qualification d’une technologie candidate peut également permettre de détecter des start-up ou des PME innovantes.

Analyse des meilleures start-ups, exemples de produits innovants… Il n’est pas rare non plus qu’un directeur R&D ait à produire en quelques jours (et parfois moins…) un panorama rapide, afin de présenter à sa direction l’état de l’innovation sur un domaine très spécifique.

Comment faire un état de l’art ?

 

Étape 1 : pour constituer une bibliographie de référence et collecter les données il faut d’abord définir une bonne « stratégie de recherche ».

En premier lieu, vous devez identifier tous les travaux disponibles relatifs à votre sujet de recherche. Très concrètement, un état de l’art démarre donc par de multiples requêtes sur les moteurs de recherche des bases de données (gratuites de plus en plus nombreuses ou payantes). Il s’agit de collecter les différentes publications scientifiques, mais aussi les brevets, ou encore les articles web traitant du sujet. Si vous avez bien défini le périmètre de votre thématique, les principaux mots-clés sont faciles à déterminer. Et au fur et à mesure de vos premières recherches, vous allez les affiner pour les compléter ou au contraire exclure les mots clés qui vous ramèneraient trop de « bruit », c’est-à-dire des documents non pertinents. Vous pourrez être amené·e à ce stade à utiliser des opérateurs booléens (And, Or), des opérateurs d’exclusion (Not) voire des opérateurs de proximité (X mots d’écart par exemple entre « Mot A » et « Mot B »).

Bon à savoir : pour que votre état de l’art soit pertinent, le temps passé à peaufiner la stratégie de recherche (à ne pas confondre avec la phase d’analyse) peut être relativement long. Et vous préférerez toujours garder un peu de « bruit », c’est-à-dire des documents non pertinents mais difficile à exclure sans perdre de l’information utile. Il sera facile ensuite lors de la phase d’analyse de les exclure. A l’inverse, le silence (ce qui pourrait être intéressant mais que vous n’avez pas collecté) passera totalement inaperçu et sans que vous puissiez le mesurer.

Il conviendra donc plutôt d’élargir un peu votre scope de recherche que d’être trop restrictif.

Étape 2 : Analyser, structurer l’information

Il est très courant que le fonds documentaire constitué pour un état de l’art regroupe plusieurs centaines voire plusieurs milliers de documents. Le rapport d’état de l’art ne se peut se contenter de se limiter à un listing des documents intéressants ou d’un « best-of » des meilleurs passages. Vous devez organiser votre réflexion, en faisant dialoguer les différents articles pour bâtir votre propre analyse. Et évidemment, les sources utilisées et la liste des mots clés (l’ensemble constitue votre stratégie de recherche) doivent être citées, ainsi que la période temporelle et le cas échéant géographique couvertes.

Étape 3 : synthétiser la connaissance recensée et tirer les conclusions qui s’imposent

À partir du panorama dressé, il convient maintenant de démontrer en quoi les connaissances actuelles permettent ou ne permettent pas de répondre à votre problématique. Un état de l’art peut également avoir pour objectif de mettre en lumière d’éventuels verrous technologiques ou incertitudes scientifiques. Ce sera notamment le cas dans un dossier technique lié au

État de l’art : un travail qui peut se révéler fastidieux mais crucial pour les équipes R&D

Vous le savez : réaliser un état de l’art nécessite du temps et une expertise particulière.

L’erreur à ne pas commettre serait de consacrer 75% de son temps à faire de la collecte et seulement 25% à l’analyse. En structurant bien votre projet, et en travaillant votre stratégie de recherche en amont, vous pourrez inverser cette proportion. Non seulement alors ce travail de réalisation d’un état de l’art vous semblera moins fastidieux mais surtout il aura infiniment plus de valeur stratégique !

Tout doctorant a (normalement) appris à faire des états de l’art, mais une fois en poste, il n’est pas rare qu’il délègue cette tâche, faute de temps et… de motivation.

Pourtant, bien mené, cet exercice peut se révéler extrêmement utile et propice à une vraie prise de recul sur les questions stratégiques que l’entreprise se pose. Un état de l’art permet non seulement de voir venir des tendances émergentes, d’identifier des partenaires (académiques ou industriels) intéressants et le plus souvent de repositionner la question stratégique de manière mieux informée. En innovation, c’est souvent ce petit pas de côté qu’on peut faire au moment de poser le problème, de poser la question, qui permet le plus souvent de ressortir avec une approche réellement inédite, innovante et disruptive.

L’état de l’art est la première étape dans votre cheminement vers une question formulée ainsi qu’elle ouvre le champ des possibles.

Quelles solutions pour réaliser des états de l’art utiles sans y passer trop de temps ?

Pour faciliter la tâche de vos équipes R&D, TKM innovation a mis au point IPMetrix : un logiciel basé sur l’intelligence artificielle, qui rassemble et permet l’analyse de toutes les données issues de la littérature scientifique*, et ce quelle que soit leur forme et leur volume. IPMetrix propose des visualisations claires et des synthèses basées sur des outils d’analyse sémantique qui permettent aux équipes de collaborer via une plateforme sécurisée pour partager des commentaires, des notations, des sélections de documents identifiés par eux comme pertinents.

Grâce à notre logiciel, vous allez pouvoir passer moins de temps sur la collecte des données, et bien davantage à la phase réellement utile : l’analyse et le partage avec les collègues et les équipes ;

Le fonds documentaire hétérogène proposé par IPMetrix vous permet de bénéficier d’une approche à 360° sur votre sujet, sans vous limiter à votre domaine d’application. Par ses outils de dataviz et de cartographie qui permettent une vue synthétique des fronts de recherche, IPMetrix permet en outre de capitaliser sur ces analyses et de les garder au cœur de l’entreprise comme un véritable actif immatériel : la connaissance accumulée année après année, projet après projet.

 

Vous n’avez pas le temps de réaliser vous-mêmes vos états de l’art, même avec un outil surpuissant ? Aucun problème. Vous pouvez également confier la réalisation de vos états de l’art dans leur entièreté aux experts de TKM innovation. Quel que soit votre besoin, l’expertise de nos ingénieurs consultants, les nombreuses sources de données dont nous disposons, alliées à la puissance de notre outil vous permettront d’exploiter les signaux faibles, identifier les partenaires intéressants et détecter à temps les technologies émergentes.

Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

CONTACTER UN EXPERT

* : chaque année ce sont plusieurs millions d’articles scientifiques, de thèses, de brevets, de conférences en ligne,…, qui sont publiés à l’échelle mondiale. Le risque de passer à côté d’une information importante ou d’un signal faible devient trop important.

Christophe Lecante

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