Le champ des possibles ouvert par l’intelligence artificielle est en passe de révolutionner tous les secteurs. Le domaine de la protection industrielle n’y fait pas exception. Mais dans quelle mesure l’IA va-t-elle réellement permettre de changer la donne dans l’approche des brevets ? On fait le point.

IA : une intelligence artificielle est-elle légalement capable d’inventer ?

 

Les offices de brevets européen (OEB), américain (USPTO) et anglais (UKPTO) ont confirmé que le statut d’inventeur ne pouvait être attribué qu’à un « individu », inscrivant ainsi dans la jurisprudence le fait que la notion de personne physique dotée d’une responsabilité est obligatoire pour répondre à la définition d’inventeur. Ainsi, une Intelligence Artificielle ne correspond pas à cette définition et à ce titre ne peut être désignée en tant que telle sur une demande de brevet.

Le risque que les inventions de demain soient générées par des machines et que les propriétaires de celles-ci, en leur ayant cause, deviennent titulaires des droits en découlant, est donc écarté pour le moment, tout du moins en Europe et aux US.

A contrario, on peut noter qu’en Afrique du Sud, dans le cas du jugement de l’affaire DABUS, une position divergente a été prise, en reconnaissant la notion d’inventeur à une IA. Quant au Canada, le dossier est toujours en examen.

L’ingénieux inventeur « humain » peut donc en partie être rassuré. Et avec lui, son ingénieur Brevets et ou DPI qui continueront d’avoir, dès qu’une déclaration d’invention est prête et candidate à un dépôt, un jeu de questions/réponses avec le(s) inventeur(s).

Ces échanges et cette collaboration sont indispensables entre ces acteurs. Ils ont pour objectif de bien comprendre et formuler de façon suffisante l’invention, en avoir la vision la plus claire possible pour l’intégrer dans la stratégie de protection du déposant, et établir ainsi la stratégie de dépôt la plus avisée au vu des éléments descriptifs et des éléments existants trouvés dans la recherche d’antériorité. (Voir ce que TKM peut faire pour vous dans cette étape décisive de cartographie de l’environnement de votre projet de dépôt)

 

 

IA : une intelligence artificielle capable de protéger ?

 

On pourrait, cependant, tout à fait imaginer qu’une IA bien entraînée se substitue en tout ou partie à l’ingénieur brevets dans la conduite de sa mission. En théorie rien ne semble être contraire à soumettre une IA à un apprentissage en vue de lui permettre de :

 

  • Identifier dans ses nœuds de connaissances les questions à poser à un inventeur
  • Obtenir les réponses pertinentes définies selon des critères de qualité enregistrés, tout en les mettant en adéquation avec les exigences réglementaires de chaque état national, dans l’objectif de mettre en syntaxe l’ensemble des informations collectées.
  • Fournir en sortie un document rédigé digne d’une demande de brevet.

 

Toutefois, cette approche, ne nous semble pas prendre en compte quelques éléments importants : une IA générative est formatée selon un schéma d’apprentissage défini. On peut douter que devant la diversité des moyens d’expressions des inventeurs, la variété des domaines techniques d’inventions, la complexité des stratégies de protection selon les caractéristiques du déposant (multinationale, PME, start-up, académique…) et les spécificités de rédaction des lois nationales applicables dans chaque pays, la qualité et la précision requises soient présentes. Ce qui nous semble certain en tous cas, c’est qu’une IA générique entraînée pour s’adapter à tous ces cas de figure n’a que fort peu de chances de proposer un service satisfaisant et fiable. C’est la raison pour laquelle TKM a toujours fait le choix de développer et proposer une IA de confiance, entraînée sur des contextes métiers et des cas d’usage spécifiques permettant alors de prétendre à des niveaux de précision où la valeur ajoutée apportée par l’IA n’est plus mise en question.

 

Vous souhaitez en savoir plus sur nos programmes d’entraînement spécifique d’une IA de confiance ? Contactez-nous !

IA : une intelligence capable d’accroître les compétences professionnelles ?

 

Comme l’a rappelé la Vice-Présidente des services généraux de l’OEB, Nellie Simon, lors d’une conférence à Londres en mars 2024, autour de la thématique « PI et technologies émergentes en Europe » : « Bien qu’elle crée des outils remarquables pouvant accroître les capacités des professionnels de la PI, l’IA générative ne se substitue pas à l’expertise humaine ». L’approche de l’OEB est donc de « capitaliser sur les opportunités offertes par l’IA pour permettre à son personnel de réaliser des tâches à plus forte valeur ajoutée ».

C’est assurément dans cette voie que ce trouve la raison de l’IA pour le monde de la propriété intellectuelle et tout particulièrement dans l’exploitation de la littérature brevets. L’IA générative peut donc se voir comme un outil d’aide à la qualité.

 

De fait, les innovations d’aujourd’hui sont caractérisées par leur complexité et leur nature interdisciplinaire. Cette complexité se traduit notamment par le fait qu’une nouvelle technologie, un nouveau concept technique est constitué d’un ensemble d’innovations étroitement liées, chacune appartenant à une catégorisation technique spécifique, multipliant les champs d’exploitation dans le cadre de recherche d’informations sur les bases brevets.

 

Lors de la réalisation d’un état de l’art ou d’une étude de marché sur un secteur d’activité, il est nécessaire de rechercher parmi plusieurs centaines voire milliers de documents, ceux relevant d’intérêt. En outre, il est indispensable d’aller au-delà des brevets pour comprendre les innovations, leur contexte concurrentiel et économique. Des analyses de marché et des rapports sectoriels peuvent se révéler très utiles pour comprendre les tendances émergentes et compléter la vision de la thématique.

 

Un autre outil important est la veille technologique et scientifique, qui implique le suivi des publications scientifiques, des conférences, des thèses ou encore de la presse spécialisée et des forums industriels. Enfin les réseaux sociaux professionnels et les plateformes de collaboration offrent des informations précieuses sur les tendances actuelles, les expertises et les collaborations en cours dans divers domaines techniques.

 

Cette approche globale, combinant les bases de brevets avec des sources d’information diversifiées, permet aux entreprises de développer une compréhension plus riche et plus actuelle de l’environnement innovant dans lequel elles opèrent et d’adapter au besoin leur stratégie de protection.

 

Créer de l’intelligence stratégique à partir de cet amas de données, peut se faire en croisant des mots-clés, des codes d’indexations… Mais parfois ces techniques ne suffisent plus. Et c’est là, entre autres, que l’IA peut apporter une aide précieuse dans sa capacité à résumer, à croiser des signaux faibles ou à décloisonner les perspectives d’une réflexion stratégique.

 

 

IA de confiance et DPI : un duo gagnant pour des stratégies de protection innovantes

 

Une IA entraînée, sur un modèle dédié, peut donner des résultats performants pour exploiter le fruit d’une veille documentaire qu’elle soit focus brevets ou multi sources. Elle fait gagner un temps considérable, limite les risques d’erreur humaine et permet de repositionner des analystes ou des ingénieurs brevets sur des tâches à bien plus fort impact stratégique dans l’entreprise.

 

Cette IA de confiance, pensée, conçue et entraînée pour répondre à un besoin spécifique, constitue assurément une aide à la décision très précieuse pour tout acteur de la propriété industrielle et de l’innovation.

 

Pourquoi cette IA de confiance est-elle particulièrement utile pour les DPI ?

Dans certains secteurs hyperconcurrentiels, il n’est pas envisageable de prendre le risque (à l’occasion d’une FTO ou d’une recherche d’antériorité par exemple) de passer à côté « du » document qui compte ! Une IA de confiance permet de filtrer 80% de l’information non pertinente ramenée par une stratégie de recherche pourtant bien ciblée… Vous imaginez le gain de temps colossal qu’une telle solution peut permettre ?

Dans le premier cas, on parlera de « recall » : c’est-à-dire qu’on cherchera à maximiser la capacité du modèle à retrouver TOUS les documents pertinents. Cela se fera au détriment de la « précision » : c’est-à-dire la capacité du modèle à retrouver en priorité les documents pertinents.

Cet arbitrage entre « recall » et « précision » résulte d’un échange entre DPI et « data scientists » et d’une adaptation du modèle à chaque cas de figure. Par expérience, c’est la raison pour laquelle nous ne croyons pas à une IA générique merveilleusement efficace, quel que soit le cas de figure (périmètre technique, nature des documents à traiter, résultats recherchés : FTO, Veille…).

Sur un sujet aussi sensible et stratégique que la Propriété Industrielle ferez-vous confiance à un outil qui d’emblée admet se tromper dans 60% des cas ?

 

IPMetrix, le logiciel de veille et d’analyse pour accompagner vos stratégies de protection

Brevets, articles scientifiques, projets collaboratifs, web, thèses… Cette littérature regorge d’informations utiles pour le déploiement d’une stratégie gagnante de propriété industrielle.

IPMetrix, est une plateforme logicielle développée par les équipes de TKM, spécialisées en science des données et en intelligence artificielle. Elle permet de scruter et exploiter les informations potentiellement stratégiques détenues dans cette littérature scientifique et technologique disponible à l’échelle mondiale. Sa technologie permet de rassembler, concaténer et d’analyser en un espace unique toutes les données pertinentes et d’en extraire d’éventuels signaux faibles.

En matière de propriété industrielle elle vous permettra de :

  • Automatiser vos veilles grâce à une IA de confiance
  • Nourrir le dialogue avec les inventeurs au cours d’un projet de demande de brevet
  • Réduire considérablement les étapes documentaires au cours d’un projet de dépôt de brevets
  • Augmenter vos chances de trouver le document utile y compris dans la « non patent literature » lors d’une procédure d’examen par un office ou toute autre situation pré-contentieuse
  • Cartographier régulièrement les portefeuilles de vos concurrents mais aussi de vos fournisseurs et partenaires
  • Détecter à temps des start up utiles
  • Alimenter les équipes d’innovation avec une information ciblée (précise) et capitalisée
  • Entraîner des algorithmes d’intelligence artificielle basés sur vos besoins spécifiques et vous apporter ainsi un vrai gain de temps
  • Capitaliser sur les connaissances acquises au fil des veilles et de bâtir ainsi un fonds documentaire constitutif d’un véritable actif immatériel pour l’entreprise.
  • Lire aussi : IPMetrix : le logiciel de veille qui révolutionne la prise de décision stratégique

 

TKM, société éditrice et de services : une offre hybride pour vous permettre de rester focalisés sur votre cœur de métier

Vous êtes intéressés par la mise en place d’un outil comme IPMetrix, mais vous ne parvenez pas (ou vous craignez de ne pas parvenir) à exploiter le logiciel à son plein potentiel ? Pas d’inquiétude, TKM propose toute une offre de service complémentaire à son offre logicielle. Ainsi, notre équipe d’ingénieurs experts peuvent prendre en charge pour vous la mise en place d’une stratégie de recherche, collecter et organiser les données brutes, mettre en place l’architecture de vos données…

Ponctuellement ou régulièrement, vous avez besoin d’externaliser une veille ou la réalisation d’une étude ? Pas de souci pour TKM également de monter au créneau pour vous accompagner.

Quoi qu’il arrive de votre côté, vous pouvez rester concentrés sur votre cœur de métier : l’analyse et la prise de décision stratégique.

Et grâce à cette offre hybride, vous disposez en tout temps d’un accès à une base de données à jour, spécifique à vos besoins, évolutive et pertinente.

Vous l’aurez compris, TKM se positionne comme un partenaire stratégique pour accompagner vos prises de décision et vous aider à maîtriser parfaitement votre environnement. Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez nos experts dès aujourd’hui.

 

 

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Christophe Lecante

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