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Chaque année dans le Monde, environ 5,8 millions d’articles scientifiques et techniques sont publiés, plus de 3,5 millions de brevets sont déposés et quelque 1,5 millions de projets collaboratifs sont créés. Sans parler des milliards de données et d’informations qui affluent en continu sur le web. Dans ce contexte de sur-information, les managers et les entreprises doivent développer leur capacité à trouver et à traiter les informations pertinentes. Maîtriser les méthodes de veille scientifique et technique va leur permettre la détection et l’identification des nouvelles tendances, acteurs, technologies ou méthodologies, qui pourraient influencer leur activité. Ce type de veille peut permettre de repérer des opportunités de recherche et développement ou des menaces concurrentielles. Elle peut aider à comprendre et anticiper l’évolution des réglementations…

Les raisons stratégiques qui justifient le besoin de faire une veille technique sérieuse sont nombreuses.

Les différentes composantes de la veille technique

La veille scientifique et technique s’articule autour de la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations scientifiques et techniques issues d’une grande variété de sources. Elle permet à une organisation, qu’elle soit une entreprise, un laboratoire de recherche ou un organisme gouvernemental, de rester à la pointe de l’évolution de son domaine, de détecter les opportunités et les menaces en amont, et de prendre des décisions éclairées.

Il existe plusieurs types de veille, chacune se concentrant sur un aspect différent de l’information.

Veille technologique

La veille technologique se focalise sur l’évolution des technologies, l’émergence de nouvelles innovations, l’état de l’art dans un domaine précis, et le suivi de la stratégie des principaux concurrents. Par exemple, une entreprise industrielle peut suivre les progrès en matière d’intelligence artificielle pour anticiper les opportunités de développement de nouveaux produits. La surveillance des brevets déposés est un passage obligé de la veille technologique, même pour les entreprises qui ne déposent pas de brevets.

Cependant une erreur serait de considérer que les brevets à eux seuls suffisent à alimenter une veille technologique performante. Tout d’abord tout ne se brevète pas. Ensuite des entreprises, et parfois pour de très bonnes raisons, choisissent de ne pas déposer de brevets. Enfin, lorsque vous lisez le brevet publié d’un concurrent vous avez en moyenne entre 2 et 3 ans de retard sur ses activités de recherche…
Se limiter à la seule surveillance des brevets est une erreur de moins en moins souvent commise par les entreprises fort heureusement.

Veille scientifique

La veille scientifique se concentre sur les avancées en matière de recherche fondamentale et appliquée. On recherche alors des signaux et des indicateurs sur la production de nouvelles connaissances au sein de la recherche académique et scientifique qui pourraient à l’avenir présenter un intérêt industriel.

Cette veille permet aussi de détecter et sélectionner le cas échéant des partenaires académiques pertinents pour collaborer sur des verrous complexes.

La veille scientifique implique de participer régulièrement à des conférences et des colloques, mais aussi au quotidien de lire les publications d’intérêt dans des revues spécialisées, de surveiller les projets collaboratifs qui se montent à l’échelle nationale ou internationale et de suivre les travaux de laboratoires et de chercheurs et chercheuses éminents dans les domaines à surveiller. Plus la veille va se consacrer à des sujets amonts, plus le nombre de thématiques à surveiller va potentiellement augmenter.

Veille concurrentielle

La veille concurrentielle permet de rester informé des actions et des stratégies des concurrents. Elle peut aider une entreprise à anticiper les mouvements de ses concurrents, comprendre leurs réseaux de collaboration, connaître autant que possible leurs axes de recherche et d’innovation et élaborer des stratégies de riposte efficaces. Cette veille va se consacrer autant à la veille produit, que les projets de recherche ou les acquisitions de start up ou PME sur lesquelles des informations sont faciles à trouver.

Veille réglementaire

La veille réglementaire consiste à suivre les évolutions législatives, réglementaires ou normatives qui peuvent affecter le fonctionnement de votre organisation. Suivre les groupes internationaux qui travaillent sur les nouvelles normes (comme par exemple dans le domaine des télécoms) permet de disposer d’une vision anticipatrice très claire du marché et des attendus techniques.

Le processus de veille en 6 étapes

Le processus de veille scientifique et technique suit généralement un processus assez classique composé de plusieurs étapes clés. Retenez avant toute chose qu’il s’agit d’un processus itératif, qui peut être ponctué à intervalle régulier par des demandes d’approfondissement (deep dive) ou d’état de l’art, de cartographies, etc…

  1. Définition des besoins : Identifiez les objectifs de la veille que vous allez mettre en place. Quels sont les questions stratégiques auxquelles elle est supposée apporter des réponses et des signaux ? A quel rythme selon la question les mises à jour doivent-elles être faites ?
  2. Recherche de sources : Choisissez attentivement les sources d’information qui sont les plus pertinentes pour répondre au besoin spécifique de chaque question de veille. Cela peut inclure des bases de données scientifiques, des revues spécialisées, des brevets, des articles de conférence, des sites web d’entreprises, des forums de discussion, des réseaux sociaux, etc.
  3. Collecte d’informations : Construisez soigneusement les stratégies de recherche afin de récupérer toutes les informations pertinentes (tout en limitant le bruit, c’est-à-dire les informations non pertinentes) à partir des sources que vous avez identifiées. Cela peut impliquer de lire des articles, d’écouter des conférences, de suivre des fils de discussion sur les réseaux sociaux. Cela impliquera également le cas échéant des échanges de validation avec un expert(e) métier. Cela se traduira à coup sûr par une liste de mots clés bien plus fournie que celle imaginée au départ…
  4. Analyse de l’information : Évaluez l’information que vous avez recueillie. Quels sont les principaux points à retenir ? Comment ces informations s’alignent-elles ou contrastent-elles avec ce que vous savez déjà ?
  5. Diffusion et exploitation de l’information : Partagez les résultats de votre veille avec les parties prenantes concernées (cela peut être à l’intérieur de votre organisation ou avec des partenaires extérieurs). Cette étape est souvent mal maîtrisée dans les entreprises. La veille a défaut de bien penser cette phase de diffusion/partage reste une activité souvent individuelle, apanage de quelques individus. La veille peine alors à démontrer son efficacité au niveau de l’organisation, à créer de la valeur stratégique et par conséquent à motiver des ressources suffisantes (humaines et financières). Dans les organisations qui maîtrisent tout le processus de veille incluant cette dernière étape, non seulement les moyens sont mobilisés mais le métier des veilleurs prend une dimension stratégique valorisante.
  6. Évaluation : Enfin, évaluez le processus complet à intervalle régulier. Les informations recueillies ont-elles été utiles ? Le processus a-t-il été efficace ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré pour la prochaine fois ? Combien de demandes d’analyses approfondies (deep dive) ont été générées au cours du semestre par exemple ?

Pourquoi la veille scientifique et technique est-elle si importante ?

Si vous doutez des bénéfices de la veille scientifique et technique pour votre entreprise, lisez cette section. Vous verrez que, quel que soit votre secteur d’activité, vous auriez tort de négliger cette activité si essentielle.

L’une des principales applications de la veille est de nourrir la prise de décision. Les données recueillies grâce à la veille scientifique et technique sont à ce titre fondamentales pour les entreprises industrielles innovantes. Qu’il s’agisse de développement de produits, d’amélioration des processus, d’investissement en R&D ou d’identification de nouvelles opportunités de marché, ces informations sont vitales pour la croissance et la survie de l’entreprise.

Le maintien de la compétitivité arrive généralement ensuite, dans l’ordre d’importance décroissant. Dans un environnement commercial de plus en plus concurrentiel et frénétique, la veille permet à une entreprise de rester à jour sur les dernières avancées, innovations et tendances, ce qui est crucial pour rester compétitif.

La promotion en interne d’un état d’esprit orienté innovation justifie également la mise en place d’un système de veille. Elle expose les collaborateurs à une variété de recherches, découvertes et nouvelles idées, qui peuvent stimuler leur créativité et participer d’un état d’esprit favorable à l’innovation interne, inspirer de nouvelles idées et favoriser une culture d’innovation.

Puis vient la prévention des risques. La veille aide à identifier et à atténuer les risques en surveillant les développements concurrentiels, les réglementations changeantes et les nouvelles technologies ou pratiques émergentes, contribuant ainsi à la résilience et à la stabilité de l’entreprise.

Tous les enjeux associés à la propriété intellectuelle sont également à considérer. La veille permet de suivre les derniers dépôts de brevets issus de la recherche académique ou des concurrents.

Elle permet notamment de protéger l’entreprise contre les violations par des tiers de ses propres droits de propriété intellectuelle mais aussi de s’assurer en permanence qu’elle-même ne devient pas contrefactrice … à l’insu de son plein gré… ce qui peut lui coûter très cher.

N’oublions pas l’économie de ressources (en particulier humaines). En évitant les doublons de travaux déjà réalisés ou en cours, la veille permet de gérer efficacement les ressources, ce qui est essentiel pour l’efficacité opérationnelle de l’entreprise.

Enfin, globalement l’un des enjeux de la veille scientifique et technique être d’être au cœur du pilotage stratégique de l’entreprise innovante. Comment pensez-vous que L’Oréal, Schneider Electric ou Airbus sont devenus des champions mondiaux dans leurs domaines ? Savez-vous les efforts et la professionnalisation de la veille au cœur de ces entreprises ? C’est aussi le cas dans des milliers de PME moins connues, mais qui elles aussi ont bien compris qu’elles ne pourraient pas tirer leur épingle du jeu dans un univers si mouvant en ne disposant pas des bonnes informations et des bons outils.

Les outils de la veille scientifique et technique

Il existe de nombreux outils disponibles pour faciliter la veille scientifique et technique, allant des bases de données académiques aux logiciels spécifiques de veille. Voici quelques exemples :

  1. Bases de données de publications scientifiques, de colloques ou de conférences.
  2. Bases de données de brevets :Google Patents, Espacenet (Office Européen des Brevets), et USPTO (Bureau des Brevets et des Marques des États-Unis) permettent de rechercher des brevets déposés et publiés dans divers domaines technologiques.
  3. La presse technologique et industrielle (spécialisée ou généraliste)
  4. Les bases de données sur les projets collaboratifs
  5. Evidemment l’Internet et les sites web utiles (concurrents, pôles, grappes, syndicats professionnels…)
  6. Des outils de veille et d’analyse. Un logiciel comme IPMetrix est un outil conçu pour faciliter la veille technologique et d’intelligence économique, afin de surveiller et d’analyser les brevets et la littérature scientifique. Il offre des fonctions d’analyse avancées, y compris la cartographie technologique, l’analyse de portefeuille de brevets, et la détection de tendances technologiques.

Les enjeux de la veille scientifique et technique et le regard vers l’avenir

La veille scientifique et technique permet aux entreprises de rester à jour et compétitives dans un monde de plus en plus rapide et innovant. Elle implique la collecte, l’analyse et l’exploitation d’informations provenant de sources variées pour informer les décisions stratégiques, stimuler l’innovation, prévenir les risques, protéger la propriété intellectuelle, économiser des ressources et renforcer la crédibilité et la réputation.

Et demain ? Le secteur de la veille scientifique et technique est susceptible de connaître des évolutions majeures. La croissance exponentielle des données disponibles, en partie grâce à l’Internet des objets et au Big Data, offrira des opportunités sans précédent pour une veille encore plus précise et ciblée. Les outils d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique joueront un rôle de plus en plus important dans le processus de veille, en aidant à filtrer et à analyser des volumes de données de plus en plus importants, et en fournissant des insights plus pertinents et en temps réel.

Brevets, articles scientifiques, projets collaboratifs, thèses, articles web… Logiciel de veille multi-sources, IPMetrix vous permet de surveiller tous les domaines souhaités, sans vous perdre dans la masse d’informations existantes. Grâce à notre outil, vous serez en mesure de classer, détecter et commenter chaque information, pour vous donner tous les moyens de réaliser une veille scientifique et technique optimale. Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

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Christophe Lecante

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